La région de l’Extrême-Nord du Cameroun est en pleine effervescence électorale. Face à un taux d’inscription alarmant et à une révision des listes électorales qui s’achèvera le 31 août 2025, Elecam, l’organe chargé de l’organisation des élections, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Afin de remédier à la faible participation électorale, l’honorable Njipendi Salifou, membre du Conseil électoral, mène une tournée de remobilisation sur le terrain. Depuis deux semaines, il sillonne la région pour redynamiser les équipes locales et sensibiliser les citoyens à l’importance de cette inscription.
Le chiffre est frappant : alors que l’objectif est d’enregistrer 101 000 électeurs potentiels dans l’Extrême-Nord, seuls 3 542 électeurs avaient été inscrits au 29 janvier 2025, date de la conférence de presse tenue à Maroua. Ce faible taux d’inscription est un signal d’alarme pour les autorités électorales, qui redoublent d’efforts pour sensibiliser la population sur l’enjeu majeur de cette révision des listes. L’honorable Njipendi Salifou a précisé que cette mission ne doit pas être perçue comme une simple formalité administrative, mais bien comme une démarche essentielle pour assurer une large participation démocratique.
Le processus d’inscription électorale dans la région fait face à des défis de taille. Parmi les plus importants, l’accès à la carte nationale d’identité, indispensable pour l’enregistrement des électeurs, demeure un obstacle majeur. De nombreux habitants, notamment dans les zones reculées et touchées par l’insécurité, ont des difficultés à obtenir ce précieux document.
L’insécurité, exacerbée par les incursions de Boko Haram dans certaines parties de la région, est également un frein majeur. Elle complique l’accès aux bureaux d’enregistrement et décourage certains électeurs potentiels, par crainte des attaques. Dans cette situation de vulnérabilité, la mission d’Elecam se heurte aussi à l’obsolescence du matériel de travail, un défi logistique supplémentaire pour l’organe électoral.
Malgré ces obstacles, Elecam fait preuve d’une détermination sans faille. Le délégué régional d’Elecam pour l’Extrême-Nord, Joseph Manaouda, a souligné la résilience des équipes locales, qui, malgré les difficultés, s’efforcent de mener à bien cette mission essentielle. Les autorités électorales sont conscientes de l’importance de cette inscription pour garantir un processus électoral inclusif et démocratique, où chaque voix comptera.
L’un des objectifs de la tournée de l’honorable Njipendi Salifou est de sensibiliser les acteurs locaux sur la nécessité de renforcer l’inscription des électeurs. Des réunions et des rencontres sont organisées dans les communes pour encourager la population à se rendre dans les centres d’enregistrement. Le membre du Conseil électoral a insisté sur le fait que ce processus doit être un acte civique, car il conditionne la participation au scrutin à venir.
Le rôle des chefs traditionnels et des autorités locales est également primordial dans cette dynamique. Leur engagement auprès de leurs communautés est essentiel pour convaincre les populations les plus réticentes de l’importance de leur inscription.
Ce grand défi, auquel Elecam fait face dans l’Extrême-Nord, illustre la complexité de l’organisation électorale dans des zones fragilisées par l’insécurité et les infrastructures limitées. Pourtant, malgré la situation difficile, le travail de remobilisation continue, et les équipes locales d’Elecam, soutenues par les autorités régionales, sont plus que jamais déterminées à inscrire un maximum d’électeurs avant la date limite.