Au moment où élèves et enseignants regagnent les classes, la région fait face à plusieurs problèmes qui plombent ses performances.
C’est avec un déficit d’environ 6500 enseignants que les établissements rouvrent leurs portes dans la région de l’extrême Nord. Un gap d’autant plus inquiétant que l’effectif des normaliens censés résorber le déficit a tari. Seulement 75 places disponibles pour l’école normale supérieure de Maroua soit ,53 places pour le premier cycle et 22 places pour le second. D’ailleurs ce nombre est insuffisant pour répondre au seul besoin du lycée bilingue de Maroua par exemple.
Calculette en main, il faudra près de 87 ans pour résorber le déficit de la région de l’extrême-nord avec les seuls produits de l’Ecole normale supérieure de Maroua. Malheureusement, les enseignants ne sont pas le seul problème de l’extrême. Beaucoup d’établissements publics crèchent encore dans les hangars faits en pailles ou à l’ombre des arbres s’ils ne partagent pas les mêmes bâtiments que les écoles primaires. Ici et là, les équipements constituent une véritable aubaine.
Pour preuve, l’année dernière, dans le sous centre du BEPC à Ndoukoula, dans le département du Diamaré, l’on a pu trouver des tables bancs pour faire asseoir les candidats dans tous les établissements secondaires comme primaires du chef-lieu de l’arrondissement. Si l’on ajoute à ce triste tableau l’insécurité due à Boko Haram, la pauvreté des parents dans les zones rurales qui envoient parfois les enfants à l’école deux ou trois mois après la rentrée scolaire s’assurant ainsi que ces derniers aient effectué tous les travaux champêtres.
Dans le Mayo Danay, plus précisément de Kar Hay, Datcheka, Tchatibali, Kalfou, des milliers d’élèves ne comptent par exemple que sur la mansuétude du secrétaire d’État auprès du ministre des enseignements secondaires en charge de l’enseignement normal, Boniface BAYAOLA pour reprendre le chemin des classes. Depuis plus de 10 ans en effet, ce membre du Gouvernement et non moins élite du coin à érigé la remise des fournitures scolaires aux élèves, le paiement des frais exigibles, mais aussi l’établissement des actes de naissance à ceux qui n’en ont pas en vue une véritable traditionnelle.
Dans un contexte où le ministère mise sur la digitalisation des enseignements comme fil d’Ariane de l’année scolaire avec comme thème” la digitalisation des enseignements, un déterminant efficace et efficient de l’offre de formation au Minsec”, l’Extrême-nord reste en grande partie sous la coupe des zones d’ombre, des villes et villages sans électricité et sans accès à internet. Autant de défis qu’il convient de relever pour remonter durablement le niveau des apprenants et partant, leurs performances au niveau national.
Source : L’œil du Sahel, édition du 5 septembre 2022.