Plusieurs mois après le lancement de l’opération Adamaoua-Nord (Adano), la gendarmerie fait toujours face à des poches de résistance dans plusieurs localités.
La gendarmerie peine à éradiquer le grand banditisme dans les régions de l’Adamaoua et le Nord. Plusieurs mois après le lancement de l’opération Adamaoua-Nord (Adano), les forces du maintien de l’ordre font face à des résistances inattendues sur le terrain. La troisième région de gendarmerie dévoile les résultats des dix premières étapes de l’Opération Adamaoua-Nord (Adano), dédiée à la lutte contre le grand banditisme dans les régions de l’Adamaoua et du Nord du Cameroun.Le général Pierre Louba Zal, commandant de cette région de gendarmerie déplore l’existence de poches de résistance. « Ces zones résistances se trouvent principalement dans les départements de la Bénoué et du Mayo-Rey, dans la région du Nord », explique le général Pierre Louba Zal qui dénonce également des complicités entre les ravisseurs et la population locale.
La solution est pourtant facile à en croire, le général Pierre Louba Zal. Il encourage la collaboration de la population en fournissant des renseignements et en dénonçant les comportements suspects. Il espère que cette coopération sera renforcée avec le lancement de la onzième phase de l’opération Adano, quelques semaines avant la célébration de la prochaine fête nationale de l’Unité, le 20 mai. Pour la troisième région de gendarmerie, cette nouvelle phase vise également à consolider les acquis des précédentes étapes.
Le général Pierre Louba Zal, se félicite néamoins des progrès sécuritaires obtenus grâce à Adano. Selon lui, les résultats de cette opération sont encourageants : « le phénomène de coupeurs de route est réduit à sa plus simple expression, le phénomène de vol de bétail est maîtrisé ».
Depuis plus de cinq ans, des preneurs d’otages venus de la République centrafricaine (RCA), du Tchad et même du Soudan enlèvent des éleveurs camerounais avec la complicité de bandits locaux. Cette population est ciblée pour sa richesse et les libérations sont négociées contre de grosses rançons. Le phénomène a pris de l’ampleur en 2013, au plus fort de la troisième guerre civile centrafricaine. Des hommes lourdement armés, venus de la RCA qui partage une longue frontière de près de 800 kilomètres avec le Cameroun, se sont concentrés sur l’Adamaoua, bastion de l’élevage bovin du pays, et les régions voisines du Nord et de l’Est.
D’après l’Association pour le développement social et culturel des Mbororo (Mboscuda), entre 2015 et 2019, plus de 300 Mbororo, ce peuple d’éleveurs nomades peuls, ont été pris en otage dans l’Adamaoua. Soixante-dix d’entre eux ont été tués, une trentaine ont été délivrés par l’armée. Le reste, autrement dit la grande majorité, a recouvré la liberté contre le paiement de plus de 2 milliards de francs CFA de rançons.
Albert Atanga