Dans ce que de nombreux critiques qualifient de tentative superficielle de désamorcer des tensions croissantes, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a convoqué une réunion le 12 février 2025, au siège du RDPC à Kaélé. La rencontre visait à aborder le mécontentement suscité par la création du parc national Ma Mbed Mbed, une décision perçue par les habitants comme à la fois perturbatrice et imposée d’en haut.
Délégué par le président Paul Biya, Atanga Nji a délivré un message de calme peu convaincant au nom de l’État, exhortant les citoyens à “agir de manière responsable” et à respecter l’autorité gouvernementale. Cependant, les critiques estiment que son appel ignore les véritables griefs de la communauté. Plutôt que de s’attaquer directement à la création controversée du parc, le discours du ministre a transféré la responsabilité sur les jeunes, les accusant de comportements violents et de consommation de drogues, un discours que beaucoup perçoivent comme une tentative de détourner l’attention des échecs politiques.







Atanga Nji a également averti contre toute tentative de diviser ou d’inciter à la désobéissance civile, promettant des sanctions juridiques sévères pour les fauteurs de troubles. Pourtant, des observateurs se demandent si de telles menaces ont déjà conduit à de véritables réformes ou à la protection des intérêts locaux. Bien qu’il ait promis de transmettre les préoccupations de la communauté—en particulier concernant le nom du parc—au président Biya, les sceptiques doutent que cela entraîne des actions concrètes.
La réunion, conclue par un geste symbolique de réconciliation, n’a guère apaisé les craintes selon lesquelles le gouvernement demeure déconnecté des problèmes profonds de la région. La visite suivante du ministre sur le site du parc national est intervenue après une protestation significative du 7 février, qui avait perturbé la visite du gouverneur régional, un rappel frappant que le mécontentement local est loin d’être résolu.