Suite aux violations des droits humains qui persistent au sein des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Centre Mondial pour la Responsabilité de Protéger, GCR2P, a déclaré que les gouvernements et organisations étrangers devraient cesser toute forme d’assistance à l’armée Camerounaise.
L’ONG internationale a appelé l’Union africaine inactive et la Communauté économique des États de l’Afrique Centrale, la CEMAC, à aider le gouvernement camerounais à empêcher toute nouvelle détérioration du conflit armé dans ces deux régions.
Le GCR2P a déclaré que le gouvernement et les séparatistes ont commis des crimes contre l’humanité et devraient négocier un cessez-le-feu en prélude à un dialogue inclusif.
Les forces de sécurité doivent mettre fin à toutes les exécutions extrajudiciaires de civils non armés et veiller à ce que les droits humains de tous les camerounais soient également protégés, quelle que soit leur identité culturelle. Les groupes séparatistes armés doivent également mettre un terme aux attaques contre les civils et les infrastructures civiles. Les gouvernements étrangers et les organisations régionales devraient suspendre toute aide à l’armée camerounaise jusqu’à ce que ses forces de sécurité aient fait des progrès encourageant vis-à-vis le respect des droits de l’homme et des populations vulnérables,”
a récemment déclaré GCR2P sur son site web.
L’organisation a déclaré que la crise s’était aggravée parce que le gouvernement avait nié son intensité et que la paix pouvait être possible si le gouvernement tenait franchement des pourparlers de paix avec les séparatistes après un cessez-le-feu négocié.
“Les attaques persistantes contre des civils par les séparatistes et les forces de sécurité constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Le gouvernement continue de nier la gravité de la crise et n’a pas réussi à s’attaquer aux causes profondes du problème anglophone. Ils n’ont également pas fourni un moyen politique de le résoudre,”
a déclaré l’organisation sur son site web.
GCR2P fait partie des nombreuses organisations internationales et locales appelant à un cessez-le-feu et à un véritable dialogue dans les deux régions, où 80% des écoles ont été fermées ou détruites.
Cependant, suite à des multiples appels, même face à la pandémie de COVID-19, les soldats du gouvernement et les combattants séparatistes ont continué à maltraiter des civils non armés, avec peu d’espoir d’un cessez-le-feu de sitôt.
La crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun est le conflit le plus difficile auquel le pays est confronté depuis son indépendance, avec au moins 3 000 personnes tuées et plus de 600 000 déplacées à l’intérieur du pays, tandis qu’au moins 59 000 se sont réfugiés au Nigéria.
Le pays lutte actuellement contre l’insurrection de Boko Haram dans le septentrion, un conflit qui a déplacé au moins 322 000 personnes, tuant environ 225 autres depuis 2014, selon le GCR2P.