Le dernier classement annuel du cabinet Henley and Partners sur la puissance des passeports dans le monde place une nouvelle fois le Cameroun en position peu enviable. Le pays se classe 43e sur 54 en Afrique, loin derrière des nations comme les Seychelles, l’Île Maurice ou l’Afrique du Sud, et même derrière des voisins tels que le Burkina Faso, le Bénin et le Togo.
Ce classement, qui évalue la fiabilité des documents de voyage et le nombre de pays accessibles sans visa, révèle que le passeport camerounais reste l’un des moins performants du continent. Il partage les dernières places avec des pays comme la Centrafrique, les deux Congo, le Nigéria et le Soudan. Une situation qui contraste avec les ambitions affichées par les autorités camerounaises en matière de modernisation des documents de voyage.
Des investissements qui tardent à porter leurs fruits
En 2023, le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Martin Mbarga Nguele, avait pourtant annoncé des investissements massifs dans la production de passeports. L’objectif était de fournir aux citoyens camerounais un document de voyage sécurisé et de haute qualité, répondant aux standards internationaux. Malgré ces efforts, les résultats peinent à se concrétiser dans les faits, comme en témoigne ce classement.
Les Seychelles, en tête du classement africain, permettent à leurs citoyens d’accéder sans visa à plus de 150 pays. À l’inverse, le passeport camerounais ouvre les portes de seulement une cinquantaine de destinations, souvent soumises à des restrictions strictes. Cette faible performance impacte directement la mobilité des Camerounais, qu’il s’agisse de voyages d’affaires, d’études ou de tourisme.
Un enjeu de développement et d’image
Au-delà de la simple question de mobilité, la position du Cameroun dans ce classement soulève des interrogations sur l’efficacité des réformes engagées et sur l’image du pays à l’international. Un passeport peu performant peut en effet être perçu comme un indicateur de faiblesse en matière de gouvernance, de sécurité ou de stabilité politique.
Pour inverser la tendance, les experts recommandent une accélération des réformes administratives, une modernisation des infrastructures de production des passeports et une meilleure coopération avec les pays partenaires pour faciliter les accords de réciprocité en matière de visas.
Une lueur d’espoir ?
Malgré ce classement décevant, certains observateurs notent que des efforts ont été réalisés ces dernières années, notamment en matière de lutte contre la fraude documentaire. Toutefois, ces avancées restent insuffisantes pour permettre au Cameroun de rivaliser avec les leaders africains en la matière.
Alors que le gouvernement camerounais continue de promettre des améliorations, les citoyens attendent des résultats concrets. Dans un monde de plus en plus interconnecté, la puissance d’un passeport n’est pas seulement un symbole, mais un outil essentiel pour le développement économique et social. Le Cameroun devra donc redoubler d’efforts pour sortir de cette position peu glorieuse et offrir à ses citoyens les opportunités qu’ils méritent.
GN