En l’espace de quelques jours seulement, la ministre des Enseignements secondaires, Pauline Nalova Lyonga, a effectué plusieurs affectations, principalement dans les lycées du département de la Mefou et Akono, région du Centre. Certaines de ces affectations sont qualifiées de disciplinaires par certains observateurs.
Dans le département de la Mefou et Akono, région du Centre, la ministre des Enseignements secondaires, Nalova Lyonga, a déclenché une tempête. En quelques jours seulement, elle a procédé à plusieurs affectations.
Le début de la semaine a marqué le début de ces changements. Pas moins de 30 enseignants ont été affectés dans des lycées situés dans des zones éloignées, en particulier dans l’Extrême-Nord. Ce décompte comprend 10 enseignants du Lycée de Binguela, 13 du lycée de Ngoumou et 7 du lycée d’Oveng.
Alors que cette nouvelle secouait encore les milieux éducatifs de ce département réputé pour son nombre d’intellectuels, d’autres affectations ont suivi. Au lycée de Ngoumou en particulier, le proviseur a été relevé de ses fonctions, ainsi que 5 censeurs, 4 surveillants généraux et un chef de service des sports. Certaines affectations de la deuxième vague semblent être motivées par d’autres raisons, notamment des cas de harcèlement sexuel impliquant des professeurs et des élèves, dont le proviseur Monsieur Ladoh est accusé, ainsi que des cas de bagarres impliquant certains responsables.
Ces mouvements suscitent des tensions au sein des syndicats d’enseignants. Certains soutiennent qu’il s’agit d’affectations disciplinaires en raison de la grève des enseignants. Du côté de Nalova Lyonga, on laisse entendre qu’il est difficile de connaître les motivations réelles de la ministre au moment de procéder à ces changements. Cependant, une chose est évidente : la plupart des enseignants ont été envoyés dans des zones reculées du septentrion.
On ne pouvait guère s’attendre à autre chose après les représailles annoncées par Paul Biya lors de son discours de vœux à la nation il y a quelques semaines. Nalova Lyonga avait effectué une visite surprise dans plusieurs lycées, dont ceux concernés par les affectations. À la suite de cette visite, son équipe de communication avait publié un message interpellateur : “Nalova Lyonga demande aux enseignants de choisir entre faire de la politique et enseigner”, indiquait le message électronique signé de Henri Bomba, l’un de ses collaborateurs.
Cependant, dans la légèreté qui la caractérise, Nalova semble avoir effectué les affectations uniquement sur la base d’informations provenant des administrations des établissements et surtout des ragots circulant autour d’elle. Ainsi, plusieurs enseignants ayant normalement fait leur travail se retrouvent maintenant parmi les affectations disciplinaires.
Au sein de l’opinion publique, on se demande où est passée la simple logique voulant que les personnes “incriminées” puissent au moins présenter leur défense avant toute décision administrative. Malheureusement, Nalova ne semble pas s’en préoccuper. Il est à craindre que ses agissements puérils ne provoquent une nouvelle crise dans le secteur de l’éducation.