En visite de travail dans la ville de Bafoussam, ce haut cadre du parti au pouvoir s’est indigné du comportement égocentrique de cette catégorie de militants, siégeant dans l’une des deux chambres du Parlement, ou dans les conseils municipaux et régionaux.
Un comportement nuisible pour le Rdpc, a-t-il relevé. L’option du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) d’intégrer les chefs traditionnels dans ses listes de candidatures lors investitures pour les élections locales, particulièrement dans la Région de l’Ouest, ne semblent aider ce parti. En effet ces chefs traditionnels, dès qu’ils sont élus, prennent des distances vis-à-vis des populations.
Ce comportement qui n’est pas nouveau a fini par attirer l’attention et à susciter l’ire de la hiérarchie du parti au pouvoir. En visite de travail dans la ville de Bafoussam lundi 29 août dernier, Jean Nkuété, secrétaire général du comité central du Rdpc n’est pas passé par quatre chemins pour exprimer son mécontentement.
Pour lui, il est inadmissible qu’un chef traditionnel ayant été investi par le Rdpc finisse son mandat sans donner « un verre d’eau » ni à ses propres homologues chefs traditionnels, ni à un Maire, encore moins à sa hiérarchie immédiate au sein le parti.
Le « verre d’eau » dont il fait allusion, est beaucoup plus une image pour représenter le côté égocentrique de ces chefs traditionnels. Jean Nkuété n’a certes pas cité de noms, mais presque tous les monarques ayant bénéficié d’un mandat électif pour représenter leurs populations dans les conseils municipaux et régionaux ; à l’Assemblée nationale et au Sénat, sont concernés.
Le cas de certains comme le chef Bandjoun en est une parfaite illustration. A lui seul sénateur, conseiller régional et conseiller municipal, il est curieusement rare sur le terrain des actions sociales. Pourtant, comme les autres sénateurs, il bénéficie depuis 2013 qu’il siège à la chambre haute du Parlement, d’une dotation pour ses interventions dans ce cadre.
Jean Nkuété qui au cours de cette rencontre avec ses camarades a fait une analyse sans complaisance des comportements n’aidant pas le Rdpc à réellement s’imposer dans le cœur des populations de la Région de l’Ouest, a prévenu ces chefs traditionnels ayant choisi de s’accaparer de tout pour eux et rien pour les populations, à ne pas être surpris d’être évincés lors de la constitution des listes pour les prochains scrutins prévus en 2025.
Ayant manifestement fait le même constat et restaient muets, les autres militants et sympathisants du Rdpc présents à la maison du parti de Bafoussam, ont accompagné les critiques formulées à l’encontre des chefs traditionnels, par un tonnerre d’applaudissements, signe d’acquiescement.
Il faudrait toutefois attendre pour voir si Jean Nkuété a prêché dans le désert ou bien s’il fera enfin sortir ces chefs traditionnels et politiciens de leur sommeil comateux.