Entre des jurys de soutenance où les candidats sont évalués par leur père (géniteur), leur mère, leur tante, le collectif des docteurs et doctorants originaires de l’Adamaoua y voit une perte de crédibilité de l’université de N’Gaoundéré.
Plusieurs scandales secouent l’université de N’Gaoundere, dans la région de l’Adamaoua. L’un des pires est que dans certains jurys de soutenance, certains candidats sont évalués par leur père (géniteur), leur mère, leur tante. C’est en tout cas ce qui ressort dans une lettre ouverte envoyée à Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement Supérieur par le collectif des docteurs et doctorants originaires de l’Adamaoua.
Dans cette lettre, on peut lire : « Au secours » !
Monsieur le Ministre d’Etat, Nous venons auprès de votre très haute bienveillance solliciter votre intervention afin de sauver l’Université de Ngaoundéré qui est prise en otage par les bamilékés ».
Les signataires déplorent le fait que « 80% des enseignants de certains établissements de l’Université de Ngaoundéré sont tous originaire de la région de l’Ouest ? Comment comprendre que nous avons des Département à l’Université de Ngaoundéré ou 100% des enseignants sont originaire de la région de l’Ouest ? Comment comprendre que dans certains Département à l’Université de Ngaoundéré on retrouve le père, la mère, la tante, l’oncle, la fille, le fils etc… tous des enseignants ? Comment comprendre que vous pouvez avoir des jurys de soutenance ou les candidats sont évalués par leur père (géniteur), leur mère, leur tante ? Quelles crédibilités peuvent avoir de tel diplôme ? », s’inquiètent-ils.
Les signataire dénoncent le fait que les fils de l’Adamaoua sont « systématiquement bloqués (soutenances bloqués, notes à tête chercheuse) » .
Alors qu’ils avaient nourris leurs espoirs après la nomination d’un des leurs Professeur Mamoudou Abdoulmoumini comme Recteur de l’Université de Ngaoundéré, les ressortissants de l’Adamaoua accusent ce dernier de corruption. « Nous l’avons considéré comme l’un des nôtres, comme quelqu’un qui était capable de comprendre mieux que quiconque les plaies, les souffrances, les frustrations et les humiliations que nous (filles et fils originaire de la région de l’Adamaoua) avons subi et subissons au quotidien à l’Université de Ngaoundéré. Grande a été notre surprise de constater que ce Recteur était plus sensible aux billets de banque qu’à la douleur et aux cris des filles et fils de la région de l’Adamaoua »
Parmi les accusations portées contre le recteur, les signataires indique que ce dernier a vendu 60 % de postes lors du dernier recrutement en remplacement numérique à l’Université de Ngaoundéré. Il lui est également reproché d’avoir lancé un recrutement pour 32 postes d’assistants et qu’en fin de compte, il a recruté 54 assistants.
Le collectif des docteurs et doctorants originaires de l’Adamaoua appelle Jacques Fame Ndongo à « annuler ce recrutement honteux, symbole de corruption, de népotisme, de tribalisme hégémonique ».