Le président du Parti de la balance est accusé de ne plus être un leader crédible.
La situation préoccupante du SDF inquiète les cadres du groupe G27 du front social-démocrate. Un ensemble d’irrégularités liées au non-respect des textes du parti leur font penser que John Fru Ndi veut enterrer cette formation politique créée en mai 1990. Une réunion tenue ce 22 février 2023 à Douala, a permis au groupe de présenter à la presse les différents problèmes qui freinent l’évolution de ce parti d’opposition.
D’abord le groupe G27 dénonce ce qu’ils appellent la “dérive monarchique et le conservatisme de la pensée unique” du président national.
Ils estiment que tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains, aidé par son 1er vice-président national Joshua Osih. Pour étayer ce point de vue, le G27 rappelle qu’après la déculottée du SDF à la présidentielle de 2018, il a été clairement établi, par deux commissions chargées de calmer les tensions, que ” le véritable problème était le style de gestion du président national, Ni John Fru Ndi et du 1er vice-président national Joshua Osih. Plutôt que d’appliquer les recommandations, le président national s’est recroquevillé et, dans une fuite en avant suicidaire, s’est permis de procéder unilatéralement à des nominations anti-statutaires au sein du NEC. Tout ceci pour fabriquer une majorité artificielle au NEC afin de créer un rapport de force factice dans la perspective du prochain congrès du parti”.
Pour essayer de trouver des solutions de sortie de crise, le G27 s’est réuni à Mbouda, région de l’Ouest et a présenté au Président national à l’issue de la rencontre, un document contenant leurs “sérieuses inquiétudes sur la manière dont le Parti est géré et nous lui avons respectueusement recommandé de reconsidérer ces nominations illégales et anti-statutaires potentiellement susceptibles de plonger le Parti dans une grave crise, s’il ne revenait pas sur sa décision”, peut-on lire dans la déclaration à la presse. Non seulement Ni John Fru Ndi a ignoré ces recommandations, mais il s’est réuni avec ceux qu’il a nommés et a trouvé une parade pour enterrer le problème.
Par ailleurs, il a “imposé sa volonté au NEC en procédant à la dissolution anti-statutaire de tous les comités exécutifs régionaux en fonction dans les dix régions du pays au mépris des résolutions des précédents NEC qui avaient validé le travail de réorganisation des structures du parti dans ces régions”. Il a ainsi pu y placer uniquement des anglophones acquis à sa cause. Ceci lui permettra “de garder une main totalement biaisée et outrancièrement partisane sur la sélection des délégués dans la perspective de la prochaine convention du parti afin d’imposer son dauphin putatif à la tête du parti pour passer de 3% à moins de 1% et consacrer ainsi les funérailles avant l’enterrement du parti”, déplore le G27.
Les réunions en interne convoquées à l’effet de régler ces problèmes ont accouché d’une souris “car la hiérarchie actuelle tente désespérément de freiner des quatre fers pour transformer progressivement le SDF en une coquille vide dans le seul et unique dessein de bénéficier de certains privilèges du régime en place”, révèle le G27.
Plus grave encore, le SDF est mal parti en ce qui concerne les élections sénatoriales du 12 mars prochain. Le NEC n’a jamais été convoqué pour tabler sur la participation ou non du SDF à cette élection, apprend-on.
Le président national a une fois de plus démontré sa dérive monarchique en investissant tout seul les candidats.
Il est également soupçonné d’avoir fait main basse sur de l’argent destiné aux senatoriales. “Il est dommageale que le SDF Adamaoua, qui avait compilé les documents pour l’élection, n’ait pas pu faire passer sa liste faute de caution de sept millions de francs CFA malgré le fait que récemment le président national, Ni John Fru Ndi, a envoyé ses délégués décaisser plus de 90 millions de francs dans notre compte logé à Union Bank”. Le G27 dénonce à cet effet une mauvaise gestion des deniers publics, ces fonds étant tirés de la ligne 94 du budget de l’État et se réserve le droit d’engager une procédure pénale.
Compte tenu de tous ces griefs, le G27 ne participera pas à la prochaine réunion du NEC convoquée par John Fru Ndi “Quel est le besoin de s’asseoir toute une journée dans une réunion du NEC quand immédiatement après, le président invitera ses laquais dans sa maison pour écrire ce que nous appelons “résolutions du dimanche” qui n’ont rien à voir avec ce qui a été décidé lors de ladite réunion”, se demandent les cadres. Ils comptent saisir les tribunaux pour stopper la mort programmée du parti.
Le samedi 17 décembre 2022, l’honorable Jean-Michel Nintcheu avait déjà présidé à son domicile à Douala, une réunion extraordinaire du comité exécutif régional. L’une des conclusions adoptées était l’exigence de la démission de la hiérarchie, à savoir Ni John Fru Ndi.
Mimi Mefo Info Français (MMIF)