La famille du jeune Jonathan Arsène Ngangman décédé le mois dernier des suites d’un accident de moto accuse l’hôpital régional de Bertoua d’avoir retiré les yeux et les dents du défunt. Des accusations rejetées en bloc par les responsables de cette formation sanitaire publique.
À Bertoua, un scandale secoue l’hôpital régional de cette région. La nuit de vendredi à samedi a particulièrement été tumultueuse au quartier Mokolo Dernier Poteau juste avant le commissariat. C’est qu’au cours de la veillée, du jeune Jonathan Arsène Ngagman, âgé de 30 ans et décédé le 27 mars 2024 des suites d’un accident de moto, que sa famille a fait la macabre découverte que le corps levé plutôt à la mortuary de l’hôpital régional de Bertoua était dépourvu de dents et d’yeux. Une fois la découverte faite, la famille Ndangmo Bendeke s’est déportée à l’hôpital régional de Bertoua pour demander des comptes…
Arrivée au sein de la formation sanitaire autour de 22 heures, ils ont exposé à l’esplanade de l’hôpital de Bertoua. C’est finalement autour de 00 h 45 min que le Dr Huguette Nguele Meke, directrice de l’hôpital régional de Bertoua, est arrivé. Une rencontre a immédiatement été organisée entre la directrice de l’hôpital et les membres de la famille et le commissaire central de la ville de Bertoua, sous la haute surveillance des éléments de la compagnie de gendarmerie du Lom et de Djerem, du Groupement mobile d’intervention (GMI) et du Commissariat central.
Après une demie nuit de réunion, c’est finalement au petit matin que les membres de la famille décident de ramener la dépouille au domicile familial. L’on apprend auprès de nos confrères de l’actualité de l’Est qu’une enquête a été immédiatement ouverte pour élucider cette affaire d’absence des yeux et de dents. Nos confrères ajoutent que la famille a déchargé la dépouille à la mortuary sans avoir fait le constat que les yeux et les dents du défunt manquaient.
Au sortir de cette réunion, la directrice de l’hôpital régional de Bertoua s’est expliquée. « Des explications ont été apportées aux allégations qu’avançaient la famille ainsi qu’aux différentes voies de recours officielles à exploiter en cas d’insatisfaction. » « La situation est revenue à la normale, le corps a été ramené au domicile du défunt pour inhumation », a indiqué Dr Nguele Meke.
La responsable de l’hôpital a également profité pour passer un message aux populations. « Je voudrais juste rappeler à nos communautés qu’il y a des voies de recours prévues par la législation. L’utilisation de ces voies officielles éviterait bien des désagréments à tous. Tout en réitérant nos sincères condoléances à la famille du défunt, je dirai que lorsque vous avez un corps à lever à la mortuary de l’hôpital régional de Bertoua, vous l’identifiez. En cas de problème, posez-le – la séance sera tenue et le nécessaire sera fait pour lever tout doute ou équivoque. En cas de non satisfaction, vous saisissez M. le procureur de la République qui par réquisition commettra des experts pour toutes vérifications et explications afin d’établir non seulement la vérité, mais également les responsabilités et sévir s’il en était besoin, », a-t-elle expliqué.
Adolphe Mbarga